lundi 27 juin 2011

Tom Waits - Orphans: Brawlers, Bawlers & Bastards ou "Comment faire de la poésie avec du laid"




Aujourd’hui, j’ai décidé de vous alpaguer, chers amis, et ce dans l’espoir plein d’orgueil de vous faire partager, que dis-je, vivre ! un moment d’une rare beauté, une révélation tardive même, pour être précis. On est dans des chroniques nombrilistes, donc quelque part, vous étiez prévenu, je fais ce que je veux.

J’étais alors un jeune rebelle, plein de verve et d’une révolte brouillonne envers tout et rien, c'est-à-dire tout ce qu’on me suggérait sournoisement d’aimer et de détester à travers la lucarne lumineuse de mon salon qui ramollissait mon cerveau à feu doux. Etant rebelle, j’émettais toutefois quelques réserves sur la soupe littéraire de Marc Levy et je renâclais à l’idée d’écouter le dernier album de Maurice Benguigui, rebaptisé Patrick Bruel, sans doute que cela sonnait plus show-business et que c’est ce qu’il faut pour faire mouiller les croupières de casino. C’était encore là l’époque où il m’arrivait de traîner dans quelques Virgin Megastores de la rue St Féréol, persuadé en ce temps qu’il s’agissait d’un temple de musique et de spiritualité. J’ai rapidement déchanté, je vous rassure, mais le monde n’étant pas complètement noir ni complètement blanc comme vous voulez, j’ai tout de même eu le bonheur de faire quelques découvertes opportunes sur ces étals et notamment celle que j’ai vaguement commencé de vous narrer ici.

lundi 20 juin 2011

Roy Hargrove -Earfood ou "Comment tenter de démocratiser le Jazz"


Je pense que vous suivez les Humeurs depuis assez longtemps, chers amis, et qu’il est désormais temps que je vous révèle un secret de polichinelle, habilement gardé… Le Jazz n’est pas mort. Eh non. Et loin s’en faut puisqu’il existe encore de nombreux musiciens de talents, vivants et même jeunes qui nous font l’honneur de continuer leurs efforts dans un genre sans fin. Pire ! On assiste même à une Renaissance du genre grâce à des artistes tels que de Roy Hargrove, trompettiste au talent et à la maîtrise impressionnante. Le bougre n’a pourtant qu’une quarantaine d’années et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas chômé. Il compte à son actif la création du mythique RH Factor qui combine jazz, funk, hip-hop et un tas d’autres genres et compte de nombreuses collaborations, notamment avec le grand Brandford Marsalis. Il n’en est pas non plus à son premier coup d’essai puisque ce Earfood n’est autre que son 17ème album enregistré en tant que leader.

lundi 13 juin 2011

Van Morrison - Moondance ou "Comment faire de la folk qui groove"



Van Morisson est un de ces artistes assez peu connu en France mais mondialement reconnu. Il ne fait pas réellement partie de la ribambelle d’artistes troupiers venus des Etats-Unis ou de la Grande-Bretagne rivale qui ont trouvé leur place dans la culture et les oreilles francophones et pour cause : il s’inscrit dans la lignée des troubadours irlandais (du Nord en l’occurrence) et de l’écriture traditionnelle et folk de son pays. Pour autant, il serait réducteur de le limiter  à cette seule caractéristique. Van Morrison est en effet bien plus. Sa carrière solo débute à la fin des années 60, aux Etats-Unis où il a migré et va se poursuivre jusqu’à aujourd’hui, faisant de lui l’un des plus grand songwriters de tous les temps.

C’est en 1970, peu après son mémorable Astral Weeks que Van Morrison remet le couvert pour son 3ème album solo. Il est alors en pleine euphorie autant amoureuse que professionnelle. Il a signé depuis peu un contrat avec un label majeur (Warner Bros. Records) et vient de connaitre le succès avec l’album précédemment cité. Le bougre est donc en pleine baraka et décide même de se lancer dans la production de son disque. C’est accompagné d’un groupe de musiciens studio talentueux qu’il se lance dans les sessions d’enregistrement de ce Moondance qui se déroulent en toute décontraction. Il va en résulter un album plein de charme, de joie de vivre et musicalement impressionnant. 


lundi 6 juin 2011

Lanny May – Coloured Midi From Home / IRM Rec. ou « comment faire de la Techno émotionnelle ? »



Durant des années, Lanny May fût la moitié du duo de producteurs Allemands Davis & May. Pour faire simple, ces 2 gars ont supporté, amplifié, sublimé le mouvement Deep Techno qui commence à prendre l'ascendant en France et en Allemagne sur une Minimal parfois trop structurée.
Ils se sont séparés fin 2009, si je me souviens bien, après leur dernière production: SIX (un mini-album sublime de 6 tracks). C'est quelque chose qui m'a toujours attristé car ces mecs formaient le duo de production le plus avant-gardiste et le plus génial de la génération actuelle. Ils ne se sont pas pour autant arrêtés de produire, loin de là. Et heureusement.
Lanny a continué à sortir des tracks sur leur label initial, Maripoza et sur le label hollandais Cinematique Records dont j'aurai l'occasion de reparler. Tandis que Ryan Davis a multiplié les productions avec notamment des bombes hallucinogènes sur BackHome / Klangwelt / Absolutive Records / et IRM Rec. Nos amis d'IRM justement, qui réussissent l'exploit de rassembler nos deux ex compères sur un même label, alors que leur brouille semble plus profonde qu’une simple querelle artistique.
La golden team de Joff Logartz (Dawad, Traumer, Edward Henton, & friends), remuent régulièrement ses fesses entre Paris et Marseille, pour se produire du côté des nos amis de l'e-Wine Bar dans le sud, ou dans la dernière et wonderful Soirée Play d'Electric "King" Rescue. Elle nous livre régulièrement des EP furieux comme Narotron, Conversation With A Smoking Fish ou encore Team Session EP.
Après un premier mini album FABULEUX (Art Love Iam sur Maripoza Rec.) je peux vous dire que j'attendais avec impatience de me délecter du nouveau chef d'œuvre de Lanny. Et quand j'ai appris que ce serait un EP composé de cinq tracks, et signé par IRM, je dois dire que je n'étais plus très loin de l'orgasme. Une production de notre ami berlinois, c'est assez rare, donc ça se déguste. En effet, notre bonhomme, contrairement à son alter égo Ryan, se fait régulièrement languir. Lanny est quelqu'un qui prend sont temps, et ce tempérament se retrouve régulièrement dans ses morceaux.
Mon deuxième sentiment était qu’après Art Love Iam, qui était si parfait à mon sens, il me semblait difficile pour Lanny d’enchaîner une folie d’un même calibre.
Voici donc les quelques émotions que m'ont fait ressentir cet album. J'en ai traversé beaucoup.